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Une première étude sur les dégâts des sons compressés sur l’audition

Selon une étude à paraître, menée sur des cochons d’Inde, le traitement informatique actuel de la musique nuirait à nos oreilles.

Pour des raisons techniques, que ce soit le son diffusé en radio ou la musique enregistrée sur des support numérique, le signal est actuellement compressé informatiquement. Comparée au son naturel, cela revient à aplatir le son vers le bas, puis à remonter le niveau sonore de l’ensemble, pour le rendre plus compréhensible, « Ce qui fait que le son sature. Il n’existe plus de silence, comme le bruit permanent d’une ville » explique Christian Hugonnet, président fondateur de La Semaine du Son et ingénieur acousticien.
Paul Avan, directeur du centre de recherche de l’audition à l’Institut de l’Audition a mené pendant deux ans une étude sur l’effet de ces sons compressés sur des cochons d’Inde, qui ont une ouïe assez proche de celle des humains. « Nous les avons exposés à de la musique pendant quatre heures, ce qui correspond à une soirée en discothèque » explique le chercheur. Plus précisément, les cobayes ont subi une chanson d’Adèle à 102 dB, à une semaine d’intervalle. L’effet sur leur audition et la récupération ont ensuite été évalués.
« L’oreille interne a bien supporté le choc, en revanche, le système cérébral semblait fatigué. Des petits muscles derrière le tympan ne récupéraient pas » poursuit le chercheur. « Ces petits muscles sont comme des paupières sonores. Nous pensons qu’ils dosent la quantité de son qui doit entrer dans l’oreille droite ou gauche, en fonction de ce que l’on souhaite entendre ». 
En revanche, l’effet sur nos oreilles est supposé, car il n’existe pas encore d’étude comparable sur l’humain, ni de statistiques établissant le différence entre une exposition au son compressé et au son naturel. Alors tous appellent de leur voeux la poursuite de ces recherches.
« Le vrai risque serait que des jeunes qui ont 18 ans aujourd’hui deviennent des personnes de 80 ans avec des problèmes congnitifs » explique Alain Londero, médecin ORL.
La solution ? « Ne pas tout applatir de manière sauvage » estime Paul Avan. Selon les auteurs de l’étude, les ingénieurs du son maîtrisent parfaitement bien cette compression et ils sont eux-mêmes demandeurs de la diminuer. France Culture serait par exemple peu compressé. Les musiciens seraient également dans la même démarche.
« Thomas Dutronc ou Universal Music nous ont rejoint, car ils pensent également que cette musique devient indigeste » conclut Christiant Hugonnet. 
Cette étude, financée par Visaudio (maison mère d’Ecouter Voir), devrait prochainement se prolonger par une recherche sur l’humain, et la mise en place d’un label « non compressé » pourrait voir le jour.

Source: Audition infos

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