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L'AAA prévient de l’ototoxicité potentielle des dérivés de la quinine

Le 21 avril 2020, l’American Academy of Audiology (AAA) a publié sur son site, un article traitant de l’ototoxicité potentielle des dérivés de quinine, comme la chloroquine et l’hydroxychloroquine, qui peuvent être utilisées pour traiter les patients atteints du COVID-19.

 

L’hydroxychloroquine a récemment été approuvée par la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) pour une utilisation d’urgence afin de traiter les adultes et les adolescents atteints de COVID-19. En France, la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont également vantées par le professeur Didier Raoult et d’autres membres de la communauté scientifique. Elles sont aussi étudiées partout dans le monde dans le cadre d’essais cliniques. Cependant, le récent article de l’AAA déclare que « le médicament peut créer un changement transitoire dans la fonction de l’oreille interne. Ce changement s’inverse généralement une fois le traitement arrêté. La perte auditive, les acouphènes et les effets d’équilibre de l’hydroxychloroquine / chloroquine ne sont souvent que de nature temporaire ».

 

La gravité de la perte auditive, des acouphènes et des déficits d’équilibre sera influencée par la dose, la durée d’utilisation et les facteurs liés au patient. En général, les effets semblent être de nature transitoire, la gravité de la perte auditive atteignant un décalage de seuil de > 50 dB, et montre toujours une récupération complète.

Toujours selon l’AAA, il y a lieu de s’inquiéter de l’inclusion de composés ototoxiques supplémentaires ainsi que l’exposition au bruit. Cependant, des médicaments à base de quinine ont été utilisés comme traitement pour prévenir d’autres ototoxicités (aminosides, cisplatine…). Les femmes enceintes doivent également être mises en garde quant à l’utilisation de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine, car elles peuvent créer d’éventuelles anomalies congénitales, notamment un risque accru de perte auditive.

 

Dans son article, l’AAA recommande de limiter l’exposition aux sons forts et/ou d’utiliser systématiquement une protection auditive autour des sons forts pour réduire le risque de dommages auditifs. Il est possible que l’exposition à d’autres médicaments ototoxiques (par exemple le cisplatine, les aminoglycosides, les médicaments à base d’aspirine, les diurétiques) puisse augmenter le risque de dommages, mais il ne faut surtout pas interrompre le traitement en cours sans en parler au préalable avec son médecin. 

 

Lucile Perreau 

Source: Audition infos

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