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La Fondation pour l’Audition dévoile ses dix propositions pour faire de l’audition un sujet majeur dans le débat public

A l’approche des élections présidentielles et législatives, La Fondation pour l’Audition interpelle les candidats et les éditorialistes, au travers d’un livre blanc, afin de faire de l’audition un sujet majeur dans le débat public.

Au total, l’ouvrage comprend dix propositions concrètes, simples et détaillées, ayant pour objectifs d’améliorer la qualité de vie des personnes sourdes ou malentendantes, et de sensibiliser l’opinion public à la protection du capital auditif. « L’effervescence des élections présidentielles et législatives ne rencontre que peu d’équivalents dans la vie publique. C’est une opportunité particulière pour obtenir des engagements concrets qui doivent pouvoir faire évoluer le visage de notre société. Agir dès aujourd’hui en faveur de l’audition est plus que jamais un enjeu de santé publique essentiel », écrit Jean-Pierre Meyers, Président de la Fondation Pour l’Audition, dans l’édito du livre blanc. « Les chiffres sont explicites : 7 millions de nos concitoyens sont concernés par la surdité ou la malentendance. L’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’en 2050, dans le monde, 1 personne sur 4 sera touchée par une forme de surdité, notamment en raison de l’allongement de la durée de vie, mais aussi des pratiques à risques des jeunes et de l’augmentation des pollutions sonores […] C’est pourquoi la santé auditive et l’inclusion doivent être au cœur des débats publics et politiques à venir. La Fondation Pour l’Audition a décidé de publier ce Livre Blanc, porteur de 10 propositions concrètes, à l’impact important. Rendre visibles les difficultés quotidiennes des personnes sourdes ou malentendantes est indispensable pour ne pas les oublier, ne pas les mettre en marge de la société et donc s’y résigner. Il faut aller plus loin et plus vite ! »

Dix propositions pour placer l’audition au cœur des débats publics de 2022

I.         La première proposition concerne le dépistage auditif systématique dès 45 ans (âge fixé par des études scientifiques, notamment celle du Lancet). Santé Publique France et la Haute Autorité de Santé, en concertation avec la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie, pourraient prévoir ce dépistage en se basant sur des outils peu onéreux, reconnus scientifiquement et faciles d’accès. Ce bilan, basé sur l’envoi d’un bon de prise en charge, pourrait être tout d’abord expérimenté dans plusieurs départements.

II.         La seconde, vise à élargir l’obligation de repérage auditif lors des visites d’information et de prévention de la médecine du travail, au-delà des seules professions à risques. Le décret fixant les 25 travaux susceptibles de provoquer des atteintes auditives en milieu professionnel, n’a pas été mis à jour depuis 2003. Une modification de ce texte réglementaire est indispensable pour systématiser cette prévention auditive à toutes les professions lors des visites médicales.

III.         La proposition suivante recommande d’intégrer la sensibilisation aux enjeux de l’audition dans les programmes scolaires. La direction générale de l’enseignement scolaire, qui assure la mise en œuvre des programmes d’enseignement des établissements scolaires, doit intégrer des séquences pédagogiques abordant les thématiques de l’audition, de l’importance du capital auditif et des moyens de communication avec les élèves et les personnes sourdes. En amont, il convient de former les enseignants sur ces sujets.

IV.         Vient ensuite l’accompagnement et l’inclusion des personnes sourdes ou malentendantes en milieu professionnel. C’est en développant le coaching à la demande des personnes sourdes en recherche d’emploi ou déjà en poste et en formant les collaborateurs à la communication avec leurs collègues sourds ou malentendants, que ces derniers s’épanouiront davantage dans leur quotidien et dans la société. Au-delà d’une action politique, cette prise en compte doit d’abord se faire dans l’esprit de l’entreprise à travers des initiatives volontaires et proactives. Il faut encourager et développer les bonnes pratiques.

V.         Rendre les plateformes de téléconsultation accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes. Sur la base des recommandations du Ségur de la santé, la direction générale de l’offre de soins s’est emparée du sujet en constituant un groupe de travail. Le Gouvernement doit continuer son implication et travailler à des solutions de financement afin de déployer cette accessibilité. La stratégie du numérique en santé, annoncée dans le cadre du plan « France 2030 », constitue une opportunité et une base politique pour y parvenir.

VI.         Développer l’accessibilité auditive des contenus audio numériques (podcasts). Les contenus audio numériques doivent être rendus accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes, au même titre que les contenus audiovisuels. Une mobilisation et un engagement de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, pour se saisir de cet enjeu de société incitant les médias à développer l’accessibilité de leurs contenus sont indispensables pour rendre ces sources d’information plus accessibles.

VII.         Garantir l’accès à la culture aux personnes sourdes ou malentendantes. La mise en place dans les lieux culturels, d’une carte surdité culture prenant en compte cette différence, permettrait aux personnes sourdes ou malentendantes de bénéficier d’un placement réservé, proche de la scène au théâtre, de l’écran au cinéma, du conférencier lors d’une exposition, etc. Par ailleurs, il est nécessaire d’augmenter le nombre de séances de cinéma accessibles (sous-titrées) en soirée et d’encourager l’accès aux nouvelles solutions d’accessibilité.

VIII.         Rendre accessibles aux personnes sourdes ou malentendantes les transports collectifs et lieux d’accueil des voyageurs. Grâce aux nouvelles solutions technologiques, il est possible de généraliser la transcription écrite et la traduction en langue des signes française des messages d’information audio dans les transports collectifs, soit directement sur des écrans dans les transports, soit par les applications des différents opérateurs. En parallèle, les agents d’accueil devraient être formés à la communication avec les voyageurs sourds ou malentendants afin de faciliter leurs parcours dans les stations, gares et aéroports.

IX.         Garantir aux étudiants sourds ou malentendants l’accessibilité intégrale des études supérieures. Il convient d’assurer le suivi et l’accompagnement des étudiants sourds ou malentendants, et de travailler à l’accessibilité des études supérieures. Une expérimentation d’un campus accessible permettrait d’avancer vers une société plus inclusive. Par ailleurs, il est nécessaire d’intégrer aux ressources et plans d’accompagnement des structures Handicap des universités, permises par la loi du 11 février 2005 et les chartes Université-Handicap, des ateliers et projets conduits par des mentors d’étudiants sourds ou malentendants, qui permettront d’aborder leur parcours universitaire sur un juste pied d’égalité.

X.         Améliorer la qualité de vie et de soins des personnes âgées sourdes ou malentendantes. Il convient de redéfinir les conditions légales d’intervention des audioprothésistes en tenant compte des limites de l’exercice hors du local agréé, comme prévu par le Code de la santé publique. Cette modification du cadre légal assurera ainsi la prise en charge par la sécurité sociale de ces interventions. Il convient également d’intégrer l’audition, aussi bien au sens de la prévention, de la gestion des appareils auditifs et de la communication avec une personne malentendante, dans les formations des auxiliaires de vie qui interviennent à domicile et en établissement d’accueil, auprès des seniors en perte d’autonomie.

Source: Audition infos

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